LIEU DE MEMOIRE
COL LACROIX
La rencontre du Col Lacroix est un événement annuel organisé par les églises protestantes des deux côtés des Alpes. En septembre 1933, des groupes de jeunes et des pasteurs des deux Pays se réunirent au Col Lacroix sous le signe de la fraternité chrétienne et l’année suivante cette rencontre entre jeunes de l’Eglise vaudoise et de l’Eglise réformée de France débuta officiellement. En 1936, ces rencontres subirent une interruption forcée en raison des relations internationales difficiles, prélude à la Deuxième Guerre mondiale. Ce ne fut qu’en 1946 que les jeunes purent se rassembler à nouveau ; le thème central de la journée devint alors la réconciliation entre les peuples.
Traditionnellement, le rendez-vous a lieu l’avant-dernier dimanche de juillet sur le versant français et il débute avec le culte suivi d’un pique-nique, tandis que l’après-midi est consacré à des conférences d’histoire et à des discussions sur des sujets d’actualité. Tout au long de la Rencontre le chant joue un rôle central, animé par des groupes choraux ou musicaux et finalement la journée se termine avec le Chant des Adieux, les participants se tenant par la main et formant ainsi une chaîne humaine.
Le Col
Au fil des siècles, le col Lacroix a représenté à la fois une frontière entre les Etats et un lieu de passage, de rencontre et d’échanges. Les traces de cette double nature du col sont encore visibles aujourd’hui. Du côté italien on trouve les vestiges de la petite caserne des douaniers, construite à la fin du XIXe siècle et abandonnée après la Seconde Guerre mondiale. Du côté français on peut voir les ruines du Refuge Napoléon construit en 1858, reconstruit en 1923 après des années d’abandon et de négligence, puis définitivement détruit pendant la Résistance, après l’occupation par les milices allemandes.
Les Croix
De nombreuses croix ont été érigées sur le col au fil du temps, dont certaines sont liées aux rencontres internationales. En 1950, on érigea une croix en bois, dont le bras vertical avait été transporté sur le site par de jeunes Français, tandis que le bras horizontal, gravé du verset biblique bilingue « Afin qu’ils soient tous unis » (Jean 17:11), par les Italiens. Après avoir résisté aux avalanches et aux intempéries pendant plus de vingt ans, il se dresse aujourd’hui sur la ligne de la frontière, les bras ayant été renforcés par une barre de métal. En 1975 est apparue une croix portant la devise des Eglises vaudoises, « Lux Lucet in tenebris », remplacée en 1981 par une croix métallique reprenant le verset choisi en 1950, mais cette fois gravé en grec ancien.
Texte : Patrimonio Culturale Metodista e Valdese